LES PATHOLOGIES PLUS OU MOINS FRÉQUEMMENT RENCONTRÉES PAR LE TECHNICIEN DENTAIRE ÉQUIN PEUVENT SE REGROUPER COMME TELLES :
( liste non exhaustive)
LES SURDENTS
C’est l’anomalie dentaire acquise la plus fréquente chez les équidés. Elles sont liées à l’hypsondontie : La pousse continuelle des dents chez le cheval, cumulée à la différence de largeur entre le maxillaire et le mandibule, provoquent une usure dissymétrique des tables dentaires au cours du mouvement masticatoire, que le TDE va rectifier.
En effet, des pointes d’émail coupantes apparaissent et peuvent blesser l’animal au niveau des joues et de la langue. Le port d’une muserolle notamment serrée, vient par ailleurs compresser les joues contre ces surdents, pouvant occasionner des lésions plus ou moins importantes.
Tous les chevaux ont des surdents, qui nécessitent de voir le dentiste 1 fois par an.
LES DENTS DE LOUP/ LES DENTS DE COCHON
Les « dents de loup » se situent sur la mâchoire supérieure en avant des prémolaires (106/206). On les assimile parfois à des vestiges de dent qui aurait disparue lors de l’évolution de l’espèce, ou à la 1er prémolaire qui se serait atrophiée.
Lorsqu’elles se trouvent sur la mâchoire inférieure, on les nomme « dent de cochon » (306/406). Elles se trouvent alors au niveau de l’emplacement du mors, ce qui créer de vives douleurs au contact de celui-ci.
Au travail les chevaux peuvent exprimer cette gêne de différente façons, allant de difficulté à tourner d’un coté ou à se poser sur la main, à de violentes défenses et parfois de la rétivité. En général, elles apparaissent vers l’âge de 6 mois- 1 an, mais il arrive aussi qu’elles restent cachées sous la gencive. On dit alors qu’elles sont incluses, et elles provoquent la même gêne que celles évoquées précédemment.
La présence des dents de loup et des dents de cochon doit être détectée avant le débourrage pour être avulsées, afin d’éviter au poulain de mauvaises expériences. En général, cette opération se fait vers l’âge de 2 ans, lors d’une primo visite. Il est fortement recommandé de proscrire le port du mors pendant au moins une dizaine de jours afin de favoriser une bonne cicatrisation de la gencive.
Les dents de loup et les dents de cochon sont extraites qu’une seule fois. (Elles ne repoussent pas). Elle se déroule en collaboration avec un vétérinaire de votre choix, afin que l’animal soit sédaté et qu’il bénéficie d’une anesthésie locale qui lui évitera de souffrir pendant l’extraction et de limiter les risque de fractures lors de son retrait par le Technicien Dentaire Équin.
LE TARTRE
C’est un dépôt minéral et de matières organiques apportées par la salive. Il se dépose sur les surfaces dentaires et durcit. On le trouve le plus souvent sur les canines et parfois sur les incisives. L’accumulation de tartre favorise :
La carie
La gingivite (inflammation et saignement des gencives).
La parodontite (destruction des ligaments et des os qui supportent les dents, conduisant souvent à la perte de ces dernières).
La mauvaise haleine (halitose).
Les abcès et les douleurs au niveau des dents.
LE DÉCALAGE ANTERO- POSTÉRIEUR
(DAP)
Le DAP résulte d’une migration de la dent dans l’alvéole, laquelle provoque un décalage entre les arcades supérieures et inférieures de la mâchoire. Cela engendre un défaut d’occlusion.
La partie mésiale des 6° supérieures (1er prémolaire après les dent de loup) et la partie distale des 11° inférieures (dernière molaire) ne sont plus en contact avec leurs antagonistes. Il se forme en conséquence des pointes d’email plus ou moins importantes.
Ces pointes restreignent le mouvement masticatoire et empêchent le cheval de se nourrir correctement. Elles causent également des gênes au travail, similaires à celles occasionnées par les dents de loup et mentionnées en amont.
LES DOMINANCES
Une dominance se forme suite à un manque d’usure avec la dent antagoniste (dent opposée).
La dent poursuit sa croissance et devient de fait, plus longue que les autres. Une dominance peut se créer suite à une oligodontie de la dent antagoniste (perte d’une dent), ou elle peut résulter d’une mauvaise chute des dents de lait, d’une fracture ou d’une carie de la dent opposée.
Une dominance va réduire, voire bloquer le mouvement masticatoire et la progression des aliments vers l’arrière. Et peut occasionner une gène chez le cheval en exercice, notamment lorsqu’il est mis sur la main par exemple.
LES DIASTEMES
Un diastème est un espace entre deux dents où la nourriture va pouvoir se coincer. On parle de bourrages. Ils sont fréquents chez les vieux chevaux.
Les diastèmes favorisent :
Les gingivites (inflammation de la gencive)
Les parodontopathies (destruction des ligaments et des os qui supportent les dents)
L’halitose (mauvaise halène)
Les caries
LES CARIES
La carie est une maladie infectieuse qui entraine une décalcification des tissus durs de la dent, créant une cavité à l’intérieur de celle-ci. L’email est la première partie impactée, puis la dentine est touchée et l’infection peut se propager jusqu’à la chambre pulpaire.
La carie est d’abord asypmtomatique et se présente juste sous la forme d’une tache blanchâtre ou noire en surface de la dent, selon son état d’évolution.
Le cheval est sujet aux caries au même titre que les hommes, la différence étant, qu’avec l’hypsodontie, les caries ont la faculté de s’éliminer naturellement et de ne pas progresser jusqu’à la pulpe. Toutefois, ce n’est pas toujours le cas, et déceler une carie reste compliqué du fait du peu de visibilité chez le cheval et parce que ses dents présentent naturellement des taches brunes en surface.
FRACTURE DENTAIRE
Elles peuvent être d’origine traumatique, dues à un choc extérieur (le plus souvent), mais elles peuvent également résulter d’une fragilité de la dent à cause d’une carie par exemple.
ABCÈS DENTAIRE
Un abcès dentaire est défini comme une accumulation de pus, résultant d’une infection bactérienne touchant les tissus avoisinant, (dent, muqueuses, os). Il est à l’origine d’une vive douleur, accompagnée parfois d’autres symptômes comme de la fièvre ou un gonflement. Il peut faire suite à une parodontopatie, à une carie, à une fracture pénétrante…
RETENTION DE COIFFES
Les coiffes, communément appelées « dent de lait », ne concernent, Chez le cheval, que les incisives et les prémolaires. La plupart du temps elles tombent seules, mais il arrive qu’elles perdurent, pouvant dans ce cas engendrer des déformations osseuses temporaires (kyste d’éruption). Elles peuvent provoquer des abcès, et générer des pathologies au niveau de la dentition définitive en décalant les dents définitives ou en créant des dominances.
Il est important de surveiller leur chute entre deux et demi et quatre ans et demi.
KYSTE D’ÉRUPTION
Les kystes d’éruption sont des déformations osseuses temporaires observables sur la mandibule et/ou le maxillaire. Ils sont dus à la rétention de coiffes qui empêchent la dent définitive de sortir, provoquant chez celle -ci une poussée inverse qui va déformer l’os.
Ils peuvent être à l’origine d’abcès, et dans les cas les plus sévères, rompre l’os.
KYSTE DENTIGERE
BÉGÜE OU BEC DE PERROQUET
Il s’agit d’une malformation. Les mâchoires d’un cheval bègue sont décalées. La mâchoire supérieure du cheval est plus avancée que sa mâchoire inférieure et cette anomalie provoque une usure incorrecte des dents (puisque celles ci ne sont pas alignées). Les chevaux béguës présentent des problèmes de mastication, se répercutant sur l’alimentation et le travail du cheval.
BOUCHE DE BOULEDOGUE
Il s’agit d’une autre malformation. Les mâchoires sont toujours décalées, mais cette fois, la mâchoire inférieure du cheval est plus avancée que sa mâchoire supérieure.
De la même façon, cela va empêcher l’usure correcte des dents, se répercutant sur l’alimentation et le travail de l’animal.
MÂCHOIRES CROISÉES
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