QU'EN EST-IL DE LA CARIE DENTAIRE CHEZ LES EQUIDES ?
Car, OUI, le cheval est sujet aux caries !
La carie, qu’est ce que c’est ? Comment ça vient ?
La carie est une affection bactérienne à dominance streptococcique qui entraîne la déminéralisent et détruisent progressivement les tissus durs de la dent (le cément puis l’émail puis la dentine), et peut poursuivre douloureusement son attaque jusqu’à la pulpe (la carie du cheval devient alors symptomatique).
Chez les équidés, la particularité est que les dents poussent continuellement. On appelle ça, l’hypsodontie. Généralement, comme la dent s’use, elle élimine au fur et à mesure la carie, ce qui rend sa progression minime ou nulle. L’avantage est que ça qui rend la carie bénigne. Toutefois, il peut arriver qu’elle atteigne la pulpe, qu’elle ne soit plus asymptomatique et qu’elle devienne préoccupante.
Les caries sont importantes à prendre en compte car elles prédisposent aux fractures et aux infections.
Quels sont les équidés et les dents concernés par la carie dentaire ?
Pour certains ( Cadiot et Almy), la carie apparaîtrait majoritairement chez les équidés âgés de 8 et 10 ans. Personnellement, j’ai eu à constater des caries chez des jeunes chevaux, dont sur des dents de lait. Elles seraient peu fréquentes sur les incisives … Là encore, je n’ai pas su trouver de statistiques ou d’études pour y répondre, mais j’ai personnellement pu voir des incisives touchées.
Après, soulignons que si la carie n’est pas inhabituelle, elle n’est pas non plus hyper présente. Les premières molaires sont souvent les plus fréquemment atteintes.
Probablement car ce sont les dents définitives qui apparaissent en premier, outre le fait qu’elles subissent un point de pression important lors des mouvements masticatoires, et qu’elles sont le siège des débris alimentaires persistants fréquents.
Une carie peut rester difficile à identifier à son stade asymptomatique, surtout au niveau des tables prémolaires-molaires, du fait du manque de visibilité et de l’absence d’indicateurs.
Les facteurs prédisposant à la carie
Le terrain génétique en est un.… Et le PH salivaire pourrait aussi expliquer une propension à la déminéralisation lorsqu’il est acide.
La nutrition joue un rôle, comme pour nous : Les amas de nourriture qui s’agglutinent et stagnent entre les dents est un vecteur de développement de la carie
On peut aussi émettre l’hypothèse que les chevaux qui mangent beaucoup de sucres sont également plus disposés, et encore qu’aucune étude ne vient corroborer ce postulat à ma connaissance ! Concernant, l’enrubanné, il est plus acide, les portions granulés, bien que structurés dans leur composition, offrent davantage de sucres que le milieu naturel ( herbe/foin). L’alimentation moderne des chevaux pourrait bien être un vecteur favorable à l’apparition de la carie équine.
Le tartre est un nid à micro organismes et bactéries, aussi, sa présence peut également un vecteur favorable à la carie
Un choc peut fragiliser une dent (comme pour nous), et notamment au niveau de l’impact, rendant sa structure plus sensible aux attaques acides ou microbiennes
Les diastèmes occasionnent l’accumulation de nourriture créant une fermentation. En cela, ils sont aussi vecteur d’un milieu propice au développement de la carie.
Des tables dentaires irrégulières génèrent des usures irrégulières aussi et peuvent de fait, réduire l’émail dans certaines zones, les rendant plus fragile à la formation de carie.
Les symptômes- La douleur
La carie, chez l’équidé, n’est douloureuse que lorsqu’elle atteint la pulpe, c’est à dire à un stade bien avancé. Mais comme nous, la sensibilité d’un individu à l’autre va varier.
En fait, ce sont très souvent des problème de mastication ou une perte d’appétit qui peuvent mettre la carie en évidence, ou une haleine nauséabonde, au même titre que toute autre pathologie dentaire d’ailleurs.
D’autres symptômes secondaires peuvent la révèler, à savoir, des lésions de l’alvéole dentaire, une périostite, une fistule… Généralement, à ce stade, l’abcès périapical alerte et la douleur envahit !
Les risques concomitants
Si chez les chevaux, les caries dentaires restent assez bénignes dans de nombreux cas, il est important de ne pas les négliger car les infections des racines peuvent, en revanche, générer des complications. En effet, il faut garder à l’esprit que parfois, la dent fragilisée peut se fracturer et la mobilité occasionnée va créer des douleurs, des inflammations de la gencive, des parodontites, des abcès. La suite, vous la connaissez, c’est celle relative à une bouche abîmée, entraînant des problèmes masticatoires, une nutrition difficile, une perte d’état de votre Loulou.
Les soins- ce qu’il convient de faire en cas de carie
Généralement le nivellement que dispense le dentiste contient et réduit la carie, et effectué régulièrement, il permet de prévenir et de maîtriser l’affection, mais dans les cas les plus lourds, et lorsqu’il y a fracture, il faudra extraire la dent.
Ainsi selon le type de carie, plusieurs perspectives vont se dessiner pour soigner la dent :
Lorsque la carie est liée à une faiblesse de l’émail dentaire (choc sur une dent par exemple ou dentition âgée), il sera intéressant de limiter la pression des dents antagonistes sur la dent atteinte lors des phénomènes masticatoires.
Le curetage et la désinfection sont ensuite de rigueur et selon l’ampleur, il arrive que parfois, on obture avec un amalgame, (comme pour nous), mais cela reste plus rare chez les équidés du fait qu’avec la pousse continuelle des dents, et l’activité masticatoire importante, la viabilité de l’occlusion reste fragile.
Un traitement médicamenteux sera parfois nécessaire en cas d’infection.
Dans tous les cas, un suivi régulier permettra de contrôler l’évolution de la carie et empêchera que se niche, dans son trou, des débris d’aliments bactériogènes et propices aux parodontites. Voilà pourquoi, il est important de faire contrôler la bouche de son animal une fois par an.